Aide au démarrage

Présentation

le présent article explique comment mettre en place un système d'aide au démarrage sur les moteurs bicylindres citroën de 602 cc à alternateur. L'utilité de ce système est le suivant : lors du démarrage, le démarreur consomme énormément de courant, ce qui diminue assez fortement la tension dans tout le circuit électrique. Il suffit, pour s'en convaincre, d'actionner le démarreur lorsque les phares fonctionnent. Leur intensité diminue fortement. Il en est de même dans la bobine, qui n'est autre qu'un transformateur survolteur.

Petit rappel du fonctionnement de l'allumeur

Le bobinage primaire (à petit nombre d'enroulements) reçoit une tension de 13 Volts (tension d'une batterie bien chargée). le courant qui circule dans le bobinage primaire engendre un champ magnétique, auquel est soumis le bobinage secondaire, enroulé autour du bobinage primaire. Tant que le courant circule dans le bobinage primaire, rien ne se passe. Le champ magnétique est constant. Si le courant dans le bobinage primaire est coupé, le champ magnétique diminue instantanément. Cette diminution sera contracarrée par le bobinage secondaire, qui va s'opposer à cette diminution de champ magnétique en en créant un lui-même. Pour créer ce champ magnétique contrecarreur, le bobinage secondaire n'a qu'un seul moyen, créer en son sein une tension induite, d'autant plus forte que son nombre d'enroulements est important. En première approximation, on peut dire que le rapport des tensons est identique au rapport du nombre d'enroulement des deux bobinages. Une bobine d'allumage 12 volts doit produire 15 000 Volts aux bougies, on pourrait donc trouver par exemple 120 enroulements dans le bobinage primaire est 150 000 dans le bobinage secondaire. Pour être complet, il faut souligner le rôle du condensateur. Un condensateur est un concentrateur de charges électriques. la rupture soudaine du courant dans le bobinage primaire engendre également dans celui-ci une contre-tension induite, potentiellement élevée. ce qui provoque des étincelles là où le circuit est interrompu, c'est à dire aux contacts du rupteur. On attire donc les charges (la tension) dans le condensateur monté en parallèle du rupteur.

Principe

On se rend donc compte que si le bobinage primaire n'a pas ses 12 Volts requis, les bougies n'auront pas les 15 000 Volts nécessaires à l'étincelle. Il faut donc garantir une tension minimale dans le bobinage primaire, via une batterie auxiliaire indépendante du circuit général. Cette batterie alimente uniquement l'allumeur. Elle est isolée du circuit général par une diode qui laisse passer le courant dans le sens circuit général -> circuit allumage et pas l'inverse. Ainsi, quand l'alternateur est en train de charger, la batterie auxiliaire se charge également. Quand le circuit général est en sous-tension à cause du démarreur, le circuit auxiliaire garde sa tension de pleine charge.

Matériel nécessaire

Petite batterie de moto ou scooter (plomb/acide)
Support (à fabriquer, selon la taille de la batterie)
Un relais 12 V fermeture au contact (établit le passage du courant si borne d'excitation activée)
Une diode 10 A (réf P600A, P600D ou P600K, par exemple)
Du petit matériel : pince multifonction, cosses à sertir, fil rouge et fil noir, fer à souder

Mise en oeuvre

le montage est relativement simple, mais il faut quelque peu se préparer. Une partie du travail peut se faire à l'intérieur : schémas de principe, fabrication des fils de connexion

Il faut :

pour plus de facilité, le + contact est pris sur le + du régulateur, les masses sur le couvercle de boîte de vitesse

(*) Il faut souder au préalable des fils avec des cosses sur les pattes de la diode

Schéma de principe
Schéma des fils à construire (cosses à sertir, longueurs approximatives)
Ensemble de fils terminés; Les fils sont étiquetés pour limiter le risque d'erreurs de montage.

Montage sur voiture

le montage ne pose pas de difficultés. Il faut trouver un endroit pour le relais : dans mon cas, sur le tablier au dessus de la tirette du frein à main. Veiller à débrancher la batterie principale pendant les travaux, et à brancher la batterie auxiliaire en dernier lieu, lorsqu'on est certain de ne pas avoir fait d'erreurs.

Batterie auxiliaire montée devant la batterie principale
Le relais, monté sur une patte fixée au tablier au dessus de la tirette de frein à main. Le + contact est pris au + régulateur
Alimentation de la bobine (allumage électronique dans ce cas)

Résultats

Le résultat est tout simplement "bluffant", la voiture démarre au moindre mouvement du volant moteur. A tel point que l'on en oublie de tirer le "choke" (erronément appelé "starter"). Ce qui entraîne un calage du moteur dû au froid et à la condensation de l'essence dans les cylindres après quelques mètres...

Crédits

2CV Expert numéro 50, octobre 2019